Parfois, chaque jours

Chaque jour, cinq minutes au téléphone, je les passe avec mon frère, parfois dix, seulement.

Chaque jour, ou presque, j'échange quelques mots. Avec une personne, toujours là même. La seule.
J’ai parfois la sensation d'être lourd, de le déranger, il ne dit rien. Je fais attention de ne pas le perdre, je tiens à lui. Je fais attention à ce que je dis, à ce que je pense. Je fais attention à un peu trop tout avec lui.
J’hésite souvent à ma réponse, "non", "bof", parfois, je mens, en disant "oui", je n’aime pas, je me sens mal chaque fois.
Parfois, j'échange avec d’autres, un peu, toujours ivl, toujours avec Twitter, toujours en DM, parfois seulement.

Chaque jour, j’ai envie de parler. Jamais je ne sais de quoi. Je n'ai pas l’inspiration du sujet. Je n’ai pas l’idée de la conversation. Je pose beaucoup de questions, parfois, souvent, j’en aimerais. Je ne suis pas très intéressant, je le sais bien. Pourtant, j’aime bien parler, de tout, de rien, sans vraiment de tabous.
Chaque jour, je cherche quoi dire, comment le dire. Chaque jour.

Chaque jour, j'espère rencontrer un peu plus de gens, et ne surtout pas en perdre d’autres, encore.

Chaque soir, sur Twitter, je souhaite un "Bonne nuit", à tous ceux qui lisent mon tweet.
Chaque soir, ou presque, en DM, je l’envoie à deux personnes, à deux Twittos, parfois à plus, mais rarement, j’ai l'impression de gêner, toujours, alors je réfléchis, trop.
Chaque soir, j’envoie par mail, à mon frère, le "Bonne nuit", que je voudrais lui souffler en lui posant un baiser sur la joue, sur le front. Chaque soir ou presque.

À chaque instant, j’ai envie de dire merci, à trop de monde.
À chaque instant, j’ai envie d’aider celui qui n’est pas bien, ça m’aide aussi, c’est égoïste comme geste, je sais…
À chaque instant, j’ai envie de pleurer, je garde le moral pour paraître bien, pour ne parler moroses, pour parler sourire, pour me sentir bien.