Un secret dévoilé

Tu m'as laissé,
celui que je garde secret,
celui que je ne dis qu'à ce que j'aime,
celui que je garde pour moi,
mon premier est pour toi ton préféré,
mon second est le tiens, mon secret le mieux gardé,
les connaisseurs du secret,
sur les doigts d’une main on les comptes,
encore moins connaissent son histoire,
maintenant dévoilée,
il m'a offert ton prénom,
pour toi, je le garderais a jamais.

Tu m’as offert ce goût,
ce goût de la compréhension,
ce goût de l’acceptation,
tu aimais les différences,
je les revendique,
tu serais j'en suis sûr heureuse,
jamais je ne te l'ai dit, mais ton fils est gay,
oui, je suis gay et fier.
Au gens je leur dis souvent, de grandir avec la personne qu’ils sont. Une image bien mal comprise je le sais, mais c’est en pensant à toi que je l’offre à qui veut l’entendre.

Tu m'as donné ta maladie, jamais je t'en voudrais. Je ne suis pas rancunier, je ne le serais jamais. C'est comme un cadeau, qui me rappel chaque jour que tu es là, pas loin.
Tu as offert ta vie pour la mienne, jamais je ne pourrai t’en remercier. Aujourd’hui ce geste je le comprends, je ferais le même pour lui.

Ton sang coule en moi.
Tes battements rythment mon cœur timide.
Tes larmes réchauffent mes joues froides.
Tes mains serrent mon cœur, pour me rappeler qu’il est encore là.
Chaque soir mes larmes coulent, pour laisser la place aux tiennes.
Chaque matin mon cœur vide, ce rempli de ton amour.
Malgré cela, il est rare que je pense à toi.
Pourtant tu as la plus grande place en lui.
Je t'oublie souvent, je m'en veux chaque fois.
Sache que je t'aime, plus que tout au monde.

Je ne pense pas souvent à toi. Je sais que tous les jours, tu veilles sur moi, comme je veille lui. Comme j’aimerais pouvoir veiller sur lui. Il ne me laisse pas faire, fais le pour moi, veille le ! Ne t'inquiète pas, seul je continuerai ce chemin, moins longtemps peut-être. Mais sachant ce que j’aime, heureux, je serais en paix avec moi-même.

Merci de cet amour que tu m’as transmis
Merci d’être là pas loin.
Merci de m’avoir aidé à grandir.
Si tu peux, si tu as la force demande à ton mari de me parler un peu toi. Je ne sais rien. J’aimerais tout savoir. Tu me manques.

Cette absence, l’absence de ne pas savoir qui tu es, ce que tu aimes. Ne pas connaître ton visage, ton odeur, la couleur de tes yeux. Ne pas savoir si tu préfères cette fraise ou ce chocolat. Des questions simples pour tout le monde, pas si simple en réalité. Que des absences bien trop nombreuses.

Je le sais triste de ton départ, c’est ce qui le rend malheureux. Il t’aime toujours comme au premier jour, j’en suis sûr. Jamais, jamais il n’a montré sa faiblesse.
Il m’a toujours accusé moi de cet acte. Sans moi tu serais encore là, avec lui, heureux. Ne lui en veux pas, ce n’est pas bien grave.
J’ai grandis sans son amour, le tien ma suffit. Aujourd'hui ton amour offert est grand, je l’offre autant que je peux. J’essaie d’aider ceux qui le veulent bien. J’essaie d’aider ces cœurs, ces corps blesser à guérir, à passer cette étape.
J’ai souvent envie de partir, de partir loin dans ces pays dit pauvre. Partir faire de l’humanitaire, aider ces gens, simplement. Dommage que, mon corps ne soit pas d’accord, avec mon esprit. Dommage que...

Merci d’avoir offert ta vie, à l’inconnue que j’étais pour toi.

J’ai compris ce soir l’importance d’un doudou, pour une personne. Petite ou grande chacune en a besoin. Je n’en ai jamais eu, tu es le doudou que j’aurai aimé avoir. Depuis peu j’en ai un, il n'est pas loin de toi, veille sur lui aussi.

Sans te connaître tu me manque.
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J'ai écrit ce texte, hier soir, en plusieurs fois. Des émotions qui m'ont coupé. Pour elle je le laisse s'évader ici. Avec lui j'ai l'impression d'avoir fait mon coming-out à ma mère, sensation bizarre.
Merci d'avoir lu, bise à tous.

Comments

[stef-oustef]

Sache que ce texte m'a ému non pas par les termes que tu utilises, qui sont très simples et peu recherchés, mais par le message implicite qu'il véhicule. Un accord tacite conclu avec l'autre, un accord dont on ne connaît pas l'issue et que l'on ne souhaite pas connaître tout de suite. Je perçois une sorte de coming-out inavoué, un secret indicible qui pourtant ne mérite pas de ressasser le souvenir. Ton style ésotérique me plaît, toi seul peux le comprendre, l'interpréter mieux que quiconque. C'est pas mal, je dois dire.