Ailleurs. Plus loin. Là-bas. En silence.

J'ai envie de te supprimer depuis un moment. Je l'ai déjà écrit, raconté, hurler même.
J'arrive plus à écrire comme avant. Plus les mêmes envies, plus d'émotions, sans sentiments.

Juste l'amertume qui grandit. Ce petit goût sur la langue qui s'acharne au fond de la gorge. Tous les jours j'essaie, aucun jour je n'y arrive, juste le silence et le hurlement de mon cœur qui sanglote. Marre d'être triste de solitude seul.

J'en ai parlé au promoteur, sans réponses, je le savais, c'est dommage.

J'en ai parlé à mon petit frère, grand maintenant. Il a râlé comme il sait faire, c'est de famille je crois bien. Il ne t'a jamais lu à l'entendre, pourtant par cœur il te connaît. Aveugle, je lui fais confiance.

"Je ne l’ai jamais lu, je ne le connais pas, je n'irais jamais le voire. C'est ton jardin à toi.
Je le sais, je le vois tous les jours, il te fait un bien immense. S’il te plait ne le ferme pas, continue le et continue d’écrire. Fais le pour moi si tu veux, mais fais le s’il te plait.
Laisse ouvert cet endroit de libération. Continue de le remplir de textes, même si sans retour ils restent. Continue même sans lecteurs. Continue ce remède qui te tiens en éveille constant. Il est comme un médicament pour toi, le meilleur peut-être. Ne l'arrête pas. Continue ce traitement, c’est ton petit frère qui te le demande."

Les paroles contées d’un frère à un autre. Des paroles touchantes comme chacun de ces mots. Un chant audible que par les battements d'un cœur triste, une larme suffit pour la traduction. Aujourd'hui, j’ai davantage envie de lui faire plaisir. Encore envie d’écrire, même seul. Que de le décevoir, à nouveau.

Je ne te supprime pas, mon frère le petit et le grand ne le veut pas. Je te laisse en vie, ici.