Le chemin avance
Je suis à genoux, au milieu de ce chemin, non loin cette grotte qui m'appelle. Juste à côté de moi, ces fruits que j’ai ramassés sont sur le sol, mon panier est presque vide. Les fruits sont comme parti par peur de noircir au contact de mes pensées ténébreuses.
Je ne sais quoi faire, je ne sais où je suis.
Je sais que d’un côté, cette grotte m’attend. Que de l’autre côté, ce lac attend. Mes bouts de bois et mes pierres pour allumer ce feu qui vous guidera.
Je ne vois plus ces yeux qui me guidaient avant. Je n’attends plus cette douce vois, me raconter ses histoires pour me faire rêver ou me faire comprendre que cette petite fille a raison.
Je cherche de quel côté aller. La grotte qui me promet un repos éternel une absence de souffrance, la tranquillité. Ou le lac qui me promet une grande souffrance, mais aussi plein d’amour, de rires, de fragiligance, de larme de joie, de… Mon choix est fait depuis longtemps, je le sais. Cette souffrance est diminuée à chaque cœur que je reçois, à chaque rire qu’ils me procurent, chaque pensé pour vous me rapproche de mon choix. Ce choix, mon choix,
J’ai envie de. J’ai envie de courir jusqu'à lui, de poser ces pierres et bouts de bois pour enfin allumer ce feu qui vous guidera jusqu’à moi. Oui je vais aller vers ce lac. Je vais ramasser ces fruits qui ne s’enfuient plus, je vais en ramasser encore s'ils le veulent bien, pour que vous n’en manquiez pas, pour que vous mangiez à votre faim. Je sais que tu as souvent froid, un peu plus de bois je vais ramasser pour qu’il te tienne chaud dans le creux de ses pierres.
J'entends les écureuils chanter. Je sens les pierres devenir légère, encore plus légère que la plume de cette oie qui me regarde en souriant, je ne sais qui tu es, mais ton sourire me rassure, il m’encourage. Et si, et si j’en prenais un peu plus de ces légères pierres? En plus grand nombre, le cercle de feu pourrais accueillir encore plus cœur, même le cœur chaque cœur sera le bienvenu. Tant que tous ensemble nous sommes heureux.
Allez Esteban, go en route !
Oui mais de quel côté est ce lac, comment savoir?
Je ne dois pas me tromper. Il est loin, alors qu’elle est juste à côté. Je ne veux pas m’en approcher, de peur qu’elle m’attire en elle.
Comment trouver cette direction? Aucun signe particulier, tout est identique de chaque côté. J’attends. Je réfléchi. J’observe. Rien. Juste ces écureuils qui chantent encore. Ils rient même par moment. J’ai l'impression qu’ils se moquent de moi dans leur rire, que leurs chants sont pour moi, une histoire à ne pas suivre.
Non ce n’est pas eux qui rient ! Ces rires viennent de là-bas. Ils sont loin. Je fais quelques pas pour entendre rire un peu plus. Le volume augmente au fur de mes pas. Je m’arrête ! Je me demande qui rit ! Et pourquoi ?
Ces rires, j’ai l’impression de les connaître. Je les aime déjà, je ne sais pourquoi. J’ai envie de les suivre jusqu’au bout. J’hésite et si c’était elle qui me les faisaient entendre, comme pour l’attirer dans sa toile. Non je ne crois pas qu’elle soit si intelligente.
Esteban, prend une décision, ne reste pas là, d’un côté ou d’un autre tu devras aller. Je me parle à moins même, comme bien souvent.
Allez ! J’y vais ! Suis ces rires qui t'appelle.
Mes pas me guident vers ces rires. Ces rires jamais encore entendu, je les connais comme si tous les jours je les entendais. Comme si il était mes frères et sœur, comme si ils venaient de moi.
Je vais continuer de les suivre en restant bien sûr le chemin, je n’ai pas envie de me perdre. Je pourrais couper par-là, mais ! Je préfère rester sur ce chemin guidait par ces écureuils qui m’accompagnent en chant. Plus j’avance et plus je les entends ils rient fort, ils sont nombreux. Ces rires sont rassurants.
J’en profite dans mes pas pour ramasser sur ces arbres et ces buissons des fruits. Je veux remplir mon panier sans fond de fruits. Je veux qu’ils puissent manger autant qu’ils auront faim. J’espère juste qu’ils aimeront tous mes fruits.
Au loin j’aperçois une lumière, une grande lumière. Il n’y pas plus d’arbre. La fin de cette forêt ? Non impossible ! Je ne veux pas la quitter. Je suis bien en elle. Mais ces rires sont là-bas dans la lumière, et j’ai envie de savoir qui les fabrique.
Alors, je continue mon chemin, en imaginant, ceux qui pourrait être à l’origine, de ces rires si attirant. Pourquoi ils me réconfortent tant ? Pourquoi je, j’ai ?
Mon panier sans fond est encore bien vide est je suis presque arrivais, je sens. Je n'arrête pas de le remplir de fruits mais cela ne suffit pas. Je stress, je stress qu’ils n’aient pas assez à manger. M’observant, en chant les écureuils comprennent mon désarroi, ils arrivent tous, par centaines remplir mon panier, de fruits de noisettes et de bois, mon panier se rempli bien, mon cœur s’allège de cette peur des ventes vides. J’ai compris que ces écureuils seront là pour apporter pour eux tous ce qu’ils auront besoin. Je n’ai pas de soucis à me faire pour eux. Ils veillent chacun pour sur les autres. Tous ensembles !
Continuant ma route, cette fois le cœur léger par notre panier sans fond bien rempli, je m’avance serein vers cette lumière qui m’attends là-bas.
Mes pas s’accélèrent au rythme calmant de mon cœur. Je suis pressé de voir cette fabrique de rire. J’ai envie de la découvrir petit à petit. J’ai envie que cette découverte dure des jours des mois des années mêmes si je le pouvais.
Ma respiration est lente ! Mon cœur bat doucement ! Mes pas eux sont rapide. Comme si j’avais le droit de courir. Comme si j’avais le droit de courir sans jamais être fatigué.
Esteban ! Cours ! Cours rejoindre cette usine à rire. Cours pour une fois que tu peux.
Je pars en courant, en faisant bien attention à ne pas perdre le panier, les pierres, le bois et les écureuils.
Je pars en courant vers cette lumière qui m’appelle.